Gabon : Un opposant refuse le poste de ministre
Le nouveau gouvernement gabonais comprend 41 membres contre 34 dans l’équipe sortante avec toujours à sa tête, le même Premier ministre Daniel Ona Ondo. Mais, petit coup de théâtre, deux des ministres annoncés, dont un membre de l’opposition, ont fait volte-face en déclinant l’offre de nomination à ces postes.
Il s’agit de l’opposant Jean de Dieu Moukagni-Iwangou qui a retiré son accord. Il est le président en exercice du Front uni de l’opposition pour l’alternance, la branche radicale de l’opposition gabonaise.
En tout cas, la nomination de Jean de Dieu Moukagni-Iwangou au poste de ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, a surpris tout le monde, car c’est le seul opposant qui charge le président Ali Bongo sur le dossier de son acte de naissance, présumé faux et le dossier des biens mal acquis.
C’est tard dans la nuit de vendred, qu’il avait déjà donné le signal de sa décision, sur sa page Facebook. Puis il a animé une conférence de presse dans la matinée, au cours de laquelle il a dit : « Non, non, non, non », quatre fois non qu’il ne rentrera pas dans ce gouvernement, appelant les Gabonais à rejeter ce gouvernement.
La tentative d’amadouer l’opposition a échoué, a glissé un opposant présent à la conférence de presse. Du côté du pouvoir, c’est la surprise générale. Alain-Claude Bilie By Nzé, jusqu’ici porte-parole de la présidence gabonaise, et désormais ministre gabonais de la Communication, a déclaré publiquement : « Cet étonnement est d’autant plus grand que M. Jean de Dieu Moukagni-Iwangou a été longuement consulté, comme d’autres acteurs de l’opposition, et a marqué son accord, aussi bien sur le principe d’entrer au gouvernement que sur le portefeuille ministériel qui lui a été proposé».
Le gouvernement réuni en Conseil des ministres samedi a pris acte de ce désistement. Il n’a cependant rien dit sur Jean-Robert Endamane, membre d’un parti de la majorité qui refuse également d’intégrer l’équipe chargée de préparer la prochaine élection présidentielle. Jean-Robert Endamane dit que ni lui, ni le président de son parti, n’ont été consultés avant qu’il ne soit nommé au gouvernement. Qu’à cela ne tienne, Ali Bongo a réuni samedi matin tous ceux qui ont accepté de rejoindre cette équipe d’attaque.