Burkina : 14 candidats pour la présidentielle, deux pro- Compaoré écartés
Sur les 16 qui avaient été présélectionnées, ce sont finalement 14 candidatures qui ont été retenues pour l’élection présidentielle du 11 octobre au Burkina Faso, le Conseil constitutionnel ayant écarté deux pro-Compaoré dont Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères.
L’ancien Premier ministre Roch Marc Christian Kaboré et Zéphirin Diabré, le chef de file de l’opposition sous Blaise Compaoré, présentés comme les principaux favoris, figurent sur la liste officielle et définitive publiée jeudi à Ouagadougou.
Les élections présidentielle et législatives du 11 octobre doivent doter le pays de nouveaux dirigeants après la transition d’un an mise en place après la chute de Blaise Compaoré, chassé par la rue après 27 ans de pouvoir.
Le Conseil constitutionnel a décidé de rejeter les candidatures de Bassolé, qui faisait partie des favoris, ainsi que de l’ancien ministre des Sports et Loisirs Yacouba Ouédraogo, en application de la loi électorale très controversée votée en avril dernier et qui rend inéligibles tous ceux qui ont soutenu un changement inconstitutionnel.
Pour le Conseil constitutionnel, ils sont coupables d’avoir participé au Conseil des ministres qui a adopté le projet de loi de révision de la Constitution. Un projet de loi qui devait permettre à Compaoré de se maintenir au pouvoir, mais qui au final a été fatal au régime.
Les décisions du Conseil constitutionnel ne sont pas susceptibles de recours.
Le Conseil a donc validé la candidature de Kaboré, qui faisait partie des apparatchiks du régime déchu de Compaoré, plusieurs fois ministre, ex-Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale.
Il a dirigé pendant plus de 10 ans le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, le parti de Compaoré), devenant même l’instigateur et le défenseur du projet de révision constitutionnelle.
Mais tombé en disgrâce en 2012, Kaboré s’était retourné contre son projet de modification et avait créeé son propre parti, quittant le régime Compaoré en janvier 2014. Il a participé activement aux manifestations qui ont abouti à la chute du régime.
Quant à Zéphirin Diabré, ancien ministre de l’Economie et des Finances, il a été conseiller de Compaoré puis président du Conseil économique et social (CES), avant d’embrasser une carrière internationale, devenant le numéro 2 du Programme des Nations Unies (Pnud), puis le patron en Afrique et au Moyen-Orient de la multinationale française du nucléaire Areva.
Il avait pris la tête de l’opposition en 2012 pour conduire la lutte jusqu’à la chute de Compaoré. MM. Kaboré et Diabré sont candidats pour la première fois à une élection présidentielle.
Parmi les autres candidats, figure Me Bénéwendé Stanislas Sankara, qui se présente pour la troisième fois sous les couleurs du parti de l’Union pour la renaissance sankariste (UNIR/PS) défenseur des idéaux du père de la révolution burkinabè, le capitaine Thomas Sankara.
Deux femmes participeront aussi à ce scrutin. Mme Saran Séré Sérémé, ancienne membre du parti de Compaoré qui avait fait dissidence en 2012, et Françoise Toé, une experte-comptable, qui se présente en indépendante. Le Conseil constitutionnel avait enregistré une première liste de 22 candidats fin août.