RDC : L’Onu cessera de fournir de la nourriture à 7000 ex-rebelles
La Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (Monusco) a annoncé qu’elle allait cesser en septembre de fournir de la nourriture à près de 7000 ex-rebelles congolais et étrangers. Une décision qui suscite des inquiétudes sur l’avenir de ces combattants dans un pays miné par les violences.
La Monusco fournit de la nourriture actuellement à 6800 ex-combattants dans différents camps de démobilisation, essentiellement situés dans l’est et l’ouest de la RDC. Le montant de cette aide est de « deux millions de dollars par mois », selon son chef Martin Kobler. Mais aujourd’hui la Monusco « n’a pas suffisamment d’argent pour (les) nourrir », a-t-il ajouté.
« On est en train de parler avec le gouvernement pour arrêter la nourriture le 15 septembre pour les autres camps et le 30 septembre pour celui de Kisangani (nord-est) car il faut « transférer » cette responsabilité à Kinshasa », a ajouté le chef de la Monusco.
La Monusco est l’une des plus grandes missions onusiennes au monde, avec quelque 20.000 hommes et un budget annuel de 1,4 milliard de dollars. Elle gère un programme de désarmement, démobilisation, rapatriement, réintégration et réinstallation (DDRRR) des rebelles étrangers. La gestion des camps d’ex-combattants, congolais ou non, revient à la RDC, l’ONU apportant une aide alimentaire et logistique.
Taz Greyling, chef du programme DDRRR, a précisé à la presse que la RDC avait débloqué 1,5 million de dollars pour prendre le relais, avant d’appeler la communauté internationale à investir dans le programme de démobilisation, estimé à 85 millions de dollars.
Un haut responsable de l’armée congolaise a reproché à la Monusco d’avoir pris une décision qu’il a qualifiée de unilatérale et dangereuse, et en violation de ses engagements. Selon lui, cette mesure va certainement décourager les autres combattants de se rendre.
L’annonce de cette décision de la Monusco intervient alors que les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) avaient accusé jeudi dernier Kinshasa d’affamer près de 200 de ses ex-combattants et 600 de leurs proches, cantonnés à Kisangani, afin de les forcer à rentrer au Rwanda.
Cela « confirme la volonté de la Monusco et du gouvernement congolais de rapatrier de force nos ex-combattants, à défaut les affamer jusqu’à la mort », a déclaré La Forge Fils Bazeye, un porte-parole des FDLR qui sont toujours dans le maquis.