RDC : l’ONU appelle à la cessation des arrestations extrajudiciaires
Les Nations unies ont appelé ce mercredi à cesser immédiatement les arrestations extrajudiciaires en République démocratique du Congo (RDC), estimant que ces arrestations sont nuisibles à la crédibilité du processus électoral.
« Chaque arrestation extrajudiciaire de membres de la société civile, acteurs politiques ou médiatique, confirme la tendance à la restriction de l’espace politique alors que le pays doit entamer en octobre un cycle d’élections », a déclaré José Maria Aranaz, le directeur du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’Homme (BCNUDH).
Pour Aranaz, il faut arrêter toutes les arrestations extrajudiciaires immédiatement pour éviter l’impact négatif sur la crédibilité du processus électoral.
Le BCNUDH s’était déclaré mardi, très préoccupé par la disparition depuis samedi à Kinshasa de Bienvenu Matumo, l’un des militants les plus actifs du mouvement de Lutte pour le changement (Lucha) et diplômé de la première promotion de la nouvelle École Nationale d’Administration (ENA).
Le mouvement Lucha rappelle qu’en mars dernier, le militant Bienvenu avait fait l’objet de recherche par l’ANR (Agence Nationale de Renseignement), pour avoir participé à l’organisation de l’atelier de lancement de Filimbi, qui se présente comme un collectif de mouvements d’éducation à la citoyenneté, non-partisan et non-violent.
Le 15 mars, une trentaine de personnes avaient été arrêtée au cours d’une réunion d’échanges sur la bonne gouvernance en Afrique organisée par Filimbi. Tous les mis en cause ont été relâchés à l’exception de Fred Bauma de Lucha, et Yves Makwambala, webmaster et graphiste du groupe Filimbi, qui attendent toujours la reprise de leur procès pour complot contre la personne ou la vie du chef de l’État et tentative de renversement des institutions.
Mercredi, dans un appel à action urgente, Amnesty International estimait que la disparition de Matumo ressemble à des cas où de jeunes militants et défenseurs des droits de l’Homme soumis à une disparition forcée en RDC, avant qu’ils ne soient relâchés ou formellement inculpés.
Après la pression des ONG internationales qui réclamaient sa relaxation ou son inculpation Bienvenu Matumo, a été libéré mercredi soir. Il a déclaré qu’il était détenu et interrogé depuis samedi, date de sa disparition, par les services de l’Agence national de renseignement (ANR).
Le climat politique reste tendu en RDC à l’approche de la présidentielle prévue en novembre 2016, et à laquelle le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, ne peut se représenter, selon la Constitution.