Gabon : Le directeur de cabinet d’Ali Bongo relâché par la police française
Alors qu’il s’apprêtait à quitter Paris à destination de Libreville, Maixent Accrombessi, le directeur de cabinet du président gabonais, Ali Bongo, a été interpellé lundi 3 août à 9 heures à l’aéroport Roissy Charles de Gualle, par les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCLIF).
Cette interpellation intervient dans le cadre d’une enquête préliminaire menée par l’OCLCLIF depuis le 9 juillet 2007, contre Accrombessi pour « corruption d’agent public étranger » et « blanchiment ».
Placé en garde à vue à Nanterre, Accrombessi avait tenté de faire valoir son immunité diplomatique, censée le protéger de toute mesure coercitive, mais le ministère français des affaires étrangères avait indiqué en amont, aux enquêteurs qu’il n’en bénéficiait pas.
Quelques heures après le début de sa garde à vue, la présidence gabonaise après avoir dénoncé cette interpellation dans un communiqué publié lundi, a opportunément transmis au Quai d’Orsay une lettre de mission datée du 17 juillet, laquelle indique que le directeur de cabinet du président se trouvait bel et bien à Paris, pour une « mission officielle » du 19 juillet au 5 août.
C’est cette missive, jusqu’ici ignorée des autorités françaises, qui valide finalement l’immunité pour le responsable gabonais. Contraint, le parquet de Paris s’est plié à cette analyse et a levé la garde à vue d’Accrombessi dans la soirée. Son avocat, Me Francis Szpiner, a indiqué qu’il repartait au Gabon et « continuera à exercer ses fonctions ».
Au-delà de ce raffut diplomatico-judiciaire, Maixent Accrombessi a dû s’expliquer sur un vieux contrat, datant de la fin de l’année 2005, passé entre la société française Marck, spécialisée dans la confection d’uniformes militaires, et le ministère de l’intérieur gabonais, pour un montant de 7 millions d’euros.
Une ancienne salariée de Marck, alors chargée de l’export pendant la période concernée par le contrat, était toujours retenue en garde à vue mardi matin dans la même affaire.
A la date d’éclatement de cette affaire, le président Ali Bongo occupait le poste de ministre de la défense de son père, le président Omar Bongo au pouvoir depuis trente-huit ans, et c’était Accrombessi qui avait piloté la transaction.