Le bras droit du président Burundais Nkurunziza assassiné
Le général Adolphe Nshimirimana, bras droit du président burundais, Pierre Nkurunziza, et patron de facto de la sécurité intérieure, a été assassiné par le tir d’une roquette ayant ciblé sa voiture ce dimanche à Bujumbura, une attaque qui fait renaître les craintes d’une escalade des violences qui frappent le pays depuis avril 2015.
Ancien chef d’état-major et souvent présenté comme un intime du président burundais, le général Nshimirimana a été attaqué pendant qu’il se trouvait dans sa voiture en début de matinée dans la capitale burundaise, selon la présidence et des témoins. Trois de ses gardes du corps ont également été tués, selon les mêmes sources.
D’après des témoins, quatre assaillants en tenue de soldats ont ouvert le feu sur la voiture avant de prendre la fuite, peu après 08h00. « Deux d’entre eux avaient des mitrailleuses et les autres des lance-roquettes. Ils sont arrivés à bord d’un fourgon militaire et sont repartis avec le même véhicule », raconte un chauffeur de taxi qui a assisté à la scène.
Son véhicule a été touché par deux roquettes, puis arrosé à l’arme automatique, affirment d’autres témoins. La police a fait état de sept arrestations, mais sans aucune autre forme de précision. Sur des photographies qui ont circulé sur les réseaux sociaux, on peut voir un SUV noir criblé de balles, les pneus crevés.
Pour le camp présidentiel, ce meurtre constitue un choc. Un haut cadre de la présidence estime que la situation est très grave, affirmant que le général Adolphe était quelqu’un d’indispensable dans le système. « On est en train de tout mettre en œuvre pour gérer la situation, mais ce n’est pas facile. Nos garçons ont envie de se venger » dira-t-il.
La disparition du général intervient une semaine après la proclamation de la victoire du président sortant, Pierre Nkurunziza, élu pour un troisième mandat mais dénoncé par l’opposition et la société civile.
L’annonce de sa candidature pour ce troisième mandat avait déclenché fin avril un vaste mouvement de contestations quasi-quotidiennes à Bujumbura. Un rôle-clé dans la violente répression de ces manifestations ayant fait plusieurs morts et blessés parmi les civils, serait attribué au défunt général Nshimirimana.