RDC : Le député d’opposition Jean-Bertrand Ewanga libéré
Le député congolais de l’opposition, Jean-Bertrand Ewanga a retrouvé jeudi sa liberté, après avoir été condamné en 2014, à un an de prison ferme pour offense au président Joseph Kabila lors d’un rassemblement politique à Kinshasa.
« Il est libre et il est déjà chez lui, à la maison. Je n’étais pas là mais lui-même m’a appelé pour annoncer sa libération», a déclaré Clément Luamba, l’un des conseillers d’Ewanga qui a refusé de commenter en public sa libération.
Le député, secrétaire général de l’union pour la nation congolaise (UNC), avait été l’un des principaux orateurs d’une manifestation organisée le 4 août 2014 à Kinshasa, contre toute modification constitutionnelle qui permettrait le maintien au pouvoir du président Kabila après la fin de son deuxième quinquennat en 2016.
Ewanga avait été interpellé le lendemain et, le 11 septembre, la Cour suprême de justice de Kinshasa l’avait condamné à un an de prison ferme pour offense au chef de l’Etat, aux membres du gouvernement et aux membres du Parlement, des accusations qu’il avait réfutées durant son procès.
Le président Kabila est arrivé au pouvoir en 2001, succédant à son père Laurent-Désiré Kabila, assassiné. Il a été élu en 2006 et réélu en 2011 après une élection entachée d’irrégularités massives, plongeant le pays dans une grave crise politique.
L’actuelle Constitution congolaise limite à deux le nombre des mandats présidentiels, ce qui fait craindre aux leaders de l’opposition les intentions de Kabila de vouloir se maintenir au pouvoir après la fin de son mandat en 2016, notamment en retardant le scrutin.
En janvier, des manifestations, marquées par des heurts avec les forces de l’ordre, avaient eu lieu essentiellement à Kinshasa pour dénoncer un projet de loi qui aurait pu lui permettre au président de briguer un troisième mandat. Ces violences avaient fait entre 27 et 42 morts, selon différentes sources et conduit à l’arrestation de plusieurs opposants, militants et défenseurs des droits de l’Homme.
Le 22 juillet,Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch qui s’était déclaré le 22 juillet dernier, profondément préoccupé par le climat de répression à l’approche des élections, s’est félicité de la libération de Ewanga, souhaitant qu’il en soit de même pour les autres opposants encore détenus depuis les événements du début de 2015.
Les mêmes inquiétudes avaient été exprimées le 15 juillet, par le chef du Bureau conjoint de l’ONU chargé des droits de l’Homme en RDC (BCNUDH), Jose Maria Aranaz, avait fait état d’une tendance à l’augmentation des violations des droits de l’Homme dans tout le pays au premier semestre 2015.