Burkina : La justice sous-régionale invalide le nouveau code électoral
La justice ouest-africaine a invalidé ce lundi le nouveau code électoral du Burkina Faso, interdisant les fidèles du président déchu Blaise Compaoré de se présenter à la présidentielle d’octobre.
Les députés du Conseil national de transition (CNT), l’assemblée intérimaire au Burkina Faso, ont voté, en avril, une révision du code électoral qui rendait inéligibles les personnes qui ont soutenu le changement inconstitutionnel qui portait atteinte au principe de l’alternance politique au Burkina Faso.
Il s’agissait d’une référence à la tentative de révision de la Constitution d’octobre 2014, qui était destinée à permettre à Blaise Compaoré de se maintenir au pouvoir, mais qui avait finalement provoqué un soulèvement entraînant sa chute après 27 ans de règne.
La Cour de justice de la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) a considéré lundi que la modification du code électoral constituait une violation du droit de libre participation aux élections et a ordonné au Burkina Faso de lever les obstacles à une participation aux élections consécutifs à cette modification.
Sept partis politiques burkinabè, dont le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) de Compaoré, avaient attaqué ce nouveau code électoral en juin devant la Cour de justice de la Cédéao, estimant qu’il violait leurs droits.
Et le Burkina Faso, en tant que membre de la Cédéao, est tenu de se plier aux décisions de la justice régionale, car selon un porte-parole de la Cedeao, cette décision rendue par la cour ouest-africaine est définitive et sans appel.
« La cour a rendu une décision que nous comprenons. Nous allons exécuter les règles dictées par la cour et apporter les aménagements nécessaires a réagi Mamadou Savadogo, qui défend a-t-il poursuivi le régime de transition en place depuis la chute de M. Compaoré.
Mais de nouvelles modifications pourraient par conséquent être apportées au code électoral, a-t-il précisé, afin de faire en sorte que ceux qui ont porté atteinte aux principes de l’alternance ne puissent pas participer aux prochaines élections.
Mis en place après la chute de Blaise Compaoré, le régime de transition dirigé par le président Kafando et le Premier ministre Isaac Zida doit remettre le pouvoir aux civiles avec un exécutif élu à l’issue des élections présidentielles et législatives dont le premier tour est prévu le 11 octobre.
Mais le pouvoir ne souhaite pas voir participer les membres du parti de l’ancien président Blaise Compaoré à ces prochaines élections.