Burkina Faso : L’armée ne veut pas de militaires dans le gouvernement
Les chefs des forces armées du Burkina Faso ont demandé la formation d’un gouvernement composé uniquement de civils, en conséquence sans le premier ministre, le lieutenant-colonel Isaac Zida qui est en conflit ouvert avec la garde présidentielle.
Tous les responsables militaires qui ont pris part à la rencontre avec le Président Michel Kafondo, ont été unanimes pour demander le retrait des militaires du gouvernement.
Les relations sont tendues entre le régiment de sécurité présidentiel RSP, considéré comme le bras armé de l’ex-président Blaise Compaoré et le chef de l’exécutif Zida.
Le gouvernement burkinabè, qui comporte outre le Premier ministre, trois autres militaires, avait accusé jeudi les membres de la garde présidentielle d’avoir fomenté un complot contre Isaac Zida, complot qui aurait été déjoué dimanche.
Mais la thèse du complot est démentie par plusieurs officiers du régiment controversé, qui accusent Zida d’avoir inventé de toutes pièces un faux complot contre sa personne afin de créer des troubles et de se maintenir au pouvoir.
«En dehors de cette mise en scène potentielle reconnue par tous les chefs des forces armées, le Premier ministre a d’autres antécédents, que le haut commandement avait tu.
Isaac Zida est en rupture de banc avec ses frères d’armes pour avoir fait passer en juin, une réforme du code militaire permettant à titre exceptionnel, la promotion d’un lieutenant-colonel, son grade actuel, au rang de Général, ce que refusait l’état-major.
Aussi Zida avait publiquement réclamé en décembre la dissolution pure et simple du RSP, accusé d’être impliqué dans des assassinats politiques comme celui du journaliste Norbert Zongo à la fin des années 1990.
Mais début février, la garde présidentielle un corps d’élite de 1.300 hommes avait provoqué une brève crise politique en exigeant déjà la démission de Zida, le contraignant à changer d’avis.
Le président Michel Kafando multiplie les tractations depuis mardi pour résoudre cette nouvelle crise.
Selon un de ses proches collaborateurs, on s’achemine vers une sortie de crise, c’est le président qui avait fait accepter un Premier ministre militaire. Aujourd’hui les mêmes prérogatives lui appartiennent de le maintenir ou non.