L’Afrique du Sud vend 14% de Vodacom pour financer sa compagnie d’électricité
Le gouvernement sud-africain possédait environ 14% des parts de Vodacom, la compagnie de téléphonie mobile du pays. Et pour financer la compagnie nationale d’électricité Eskom en difficulté, elle les a vendues à une holding parapublique.
C’est l’annonce faite ce mercredi par les autorités sud-africaines dans un communiqué du ministère des finances sans autres précisions sur le montant de cette vente.
Le communiqué du ministère des Finances indique cependant que le produit servira à financer les 23 milliards de rands d’injection dans Eskom. Les 13,91% de Vodacom passent donc des mains de l’Etat aux mains d’une holding qui gère des placements pour le compte du fonds de pension des employés du secteur public.
Eskom livre 95% de l’électricité en Afrique du Sud. Elle a vu sa notation abaissée au rang d’obligation pourrie par l’agence Standard & Poor’s en mars.
Pour voler au secours d’Eskom, le gouvernement avait annoncé dès septembre 2014 qu’il entendait se défaire d’actifs non stratégiques. La compagnie d’électricité très endettée et en mal de trésorerie est en train de réaliser des investissements lourds en maintenance et dans de nouvelles centrales thermiques pour répondre à la saturation du réseau.
En plus des 23 milliards de rands, le gouvernement va éponger une dette d’Eskom de 60 milliards de rands en la convertissant en actions. Selon le Trésor sud-africain, ces mesures ont pour vocation de renforcer davantage les comptes de la compagnie, en plus des réductions de coût et d’ajustement tarifaires.
Les tarifs de l’électricité, triplés depuis 2008, ont encore augmenté de 12,69% en avril. Eskom prévoyait appliquer une nouvelle augmentation de 9,58% au 1er juillet, mais cette nouvelle hausse lui a été refusée lundi par le régulateur.
Mais des analystes parient sur des hausses de 20 à 25% de tarif d’électricité l’an prochain, d’autant plus que l’économie est en panne de croissance et que les coupures d’électricité sont incessantes depuis novembre 2014.
L’essentiel des centrales électriques d’Eskom tourne au charbon, hormis la centrale nucléaire de Koeberg (sud-ouest). Aussi deux nouvelles super-centrales à charbon sont en construction.
Le gouvernement du président Jacob Zuma veut aussi s’équiper de six à huit nouveaux réacteurs nucléaires (9.600 MW) et un appel d’offres devrait être lancé dans ce sens les prochains mois.
En dehors des problèmes de maintenance et de finances, Eskom souffre également du degré élevé de politisation et des interférences entre le pouvoir et ses dirigeants.