Burundi-législatives : Très peu d’électeur dans les bureaux de vote
Peu après le début des opérations du vote pour les élections législatives et communales au Burundi, une nouvelle grenade a explosé ce lundi matin à Musaga un quartier de Bujumbura au cœur de la contestation contre le président burundais, Pierre Nkurunziza qui veut briguer un troisième mandat.
L’explosion s’est faite entendre aux environs de 9h, soit quelques heures seulement après le début de législatives et communales boycottées par l’opposition et la société civile, à quelques centaines de mètres du centre de vote.
Selon une source policière sur place, l’attaque à l’explosif visait un groupe de policiers postés sur l’avenue principale du quartier, mais elle n’a pas fait de victimes.
Plusieurs grenades avaient déjà explosé au début du week-end et dans la nuit de lundi à mardi, dans la capitale avant l’ouverture du vote. Donnant ainsi un regain de violence et d’insécurité dans le pays à l’approche de ce scrutin dont le report a été maintes fois demandé par la communauté internationale, sans succès.
A Musaga, haut-lieu de la contestation, de nombreux policiers, tendus, patrouillaient le long de la rue principale ce lundi. Peu de civils s’aventuraient dans les rues pour aller voter. Dans le centre de vote, ce sont des militaires et des policiers surtout qui faisaient la queue pour voter.
Le Burundi est secoué par une grave crise politique depuis l’annonce, fin avril, de la candidature du chef de l’État Pierre Nkurunziza à la présidentielle qui doit suivre le 15 juillet. Un mouvement de contestation populaire a été violemment réprimé par la police. Il a donné lieu à des heurts parfois meurtriers avec les jeunes du parti au pouvoir CNDD-FDD, les imbonerakure, qualifiés de milice par l’ONU.
Le maintient de cette élection par le pouvoir burundais a été condamné par l’Union Européenne, qui l’a qualifié de « fait grave » et estime que cela ne pourra qu’aggraver la crise profonde que traverse le Burundi.
Dimanche, l’Union Africaine par la voix de sa présidente de la commission Nkosazana Dlamini-Zuma avait affirmé qu’elle n’observerait pas les élections législatives et communales, estimant que les conditions pour des élections crédibles n’étaient pas crédibles en raison des conséquences de la crise politique, et a réitéré son appel à un report du scrutin.
Depuis le début de la contestation, plus de 70 personnes ont déjà perdue la vie, et plus de 120’000 Burundais ont fui dans des pays voisins en raison du climat préélectoral délétère.