Côte d’Ivoire : Ouattara refuse de transférer Simone Gbagbo à la CPI
Le président ivoirien, Alassane Ouattara a renouvelé jeudi, le refus de son pays de transférer à la Haye, l’ex-Première dame, Simone Gbagbo, pour son jugement par la Cour Pénale Internationale (CPI), affirmant qu’elle devrait être jugée en Côte d’Ivoire, où la justice répond désormais aux normes internationales.
«Je suis le président d’un pays souverain et on ne va pas venir me dire que ma justice est incapable alors que je la vois, qu’elle fait des progrès et que maintenant elle répond aux normes internationales», a assuré le président Ouattara dans une interview accordée à des médias nationaux et internationaux sur la situation politique, économique et social dans le pays.
Déjà en mars dernier, dans un procès à Abidjan où Simone Gbagbo qui comparaissait avec plusieurs membres de son parti, a été condamnée à 20 ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’État. Un procès dénoncé par la FIDH, pour ses insuffisances préoccupantes.
Aussi, l’épouse de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo actuellement enfermé à la Haye en attendant son jugement par la CPI pour génocide et crimes contre l’humanité lors de la crise postélectorale de 2010-2011, est toujours citée dans une enquête judiciaire en Côte d’Ivoire pour crimes de sang, alors que la CPI la réclame pour des crimes contre l’humanité.
En mai dernier, la Cour Pénale Internationale avait réclamé à nouveau à la Côte d’Ivoire le transfèrement de Simone Gbagbo.
« La Côte d’Ivoire dispose désormais d’un code pénal qui est totalement conforme à tout ce que nous voulons pour juger les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité », a poursuivi le chef de l’Etat ivoirien.
Cependant, Ouattra exclue de remettre en cause la coopération de son pays avec la CPI. Abidjan a seulement soulevé une exception d’irrecevabilité pour contester la compétence de la CPI, qui en principe ne peut poursuivre un suspect que si la justice nationale ne veut ou ne peut pas le poursuivre.
Les juges de la CPI avaient estimé en décembre, dans une décision confirmée fin mai, que les autorités ivoiriennes ne prenaient pas de mesures tangibles pour juger Mme Gbagbo pour les mêmes crimes que ceux allégués par la CPI.