Sommet des chefs d’Etat de L’UA : le cas Béchir
Le président du Soudan, Omar El Béchir présent en Afrique du Sud dans le cadre du sommet des chefs d’Etat de l’Union Africaine, est au cœur d’une grande polémique.
Après avoir longtemps hésité à donner des informations sur sa présence à cet important sommet, le président soudanais qui a posé sur la photo souvenir des chefs d’Etat africains, doit à présent faire face à une demande d’arrestation formulée par la Cour pénale internationale (CPI), qui le réclame pour crimes contre l’humanité.
Le président soudanais, réélu en avril dernier avec plus de 94% des voix, est visé depuis 2009 par un mandat d’arrêt international de la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour, une région de l’ouest du Soudan meurtrie par les violences, et depuis 2010 pour génocide.
Dans un communiqué, la CPI a appelé samedi soir l’Afrique du Sud, à tout mettre en œuvre pour assurer l’exécution des mandats d’arrêt émis contre le président du Soudan.
Répondant cette demande, un tribunal sud-africain a ordonné dimanche à Omar el-Béchir, de ne pas quitter l’Afrique du Sud en attendant qu’il rende sa décision à la demande de la CPI ce lundi à 11h30. Le juge Hans Fabricuis qui a ajourné l’audience dimanche à 09h30, a invité le gouvernement sud-africain « à prendre toutes les mesures nécessaires » pour empêcher d’ici là, Omar el Béchir de quitter le pays.
Mais Le gouvernement soudanais a assuré dimanche que la visite du président Omar el-Béchir en Afrique du Sud se déroulait normalement et qu’il rentrerait à Khartoum après le sommet de l’Union africaine, nonobstant l’interdiction que pourrait prononcer la justice sud-africaine.
Il est difficile de donner les détails de l’emploi du temps de Béchir, mais il rentrera une fois terminée la principale session du sommet de l’UA, a précisé le ministre soudanais des Affaires étrangères, Kamal Ismaïl.
Jusqu’ici, selon lui, tout se déroulait normalement et son excellence le président ne court aucun risque, a-t-il insisté lors d’une conférence de presse.
Dans un communiqué l’ANC, le parti au pouvoir à Pretoria, affirme que les délégations présentes en Afrique du Sud dans le cadre du sommet de l’Union Africaine, bénéficiaient de l’immunité.
Malgré les mandats d’arrêts de la CPI, le chef de l’Etat soudanais est arrivé samedi à Johannesburg afin d’y diriger la délégation soudanaise au sommet de l’UA qui s’est ouvert ce dimanche.