Non respect des limites de mandat : Après Ouagadougou et Bujumbura, bientôt Kigali?
Les États-Unis affichent leur refus de la manipulation de la loi fondamentale par les présidents africains en exercice, en vue d’augmenter le nombre des mandats présidentiels, citant le cas de l’actuel président du Rwandas, Paul Kagame qui cherche à se porter candidat pour un troisième mandat à la tête de son pays.
Même si l’actuel président Rwandais n’a pas encore annoncé officiellement son intention de postuler pour un troisième mandat, le Parlement compte ouvrir, entre le 5 juin et le 4 août, un débat sur la réforme de la constitution dans l’objectif de permettre au président Kagame de représenter sa candidature pour les présidentielles de 2017.
Pour Washington qui soutient depuis longtemps Paul Kagame, les réformes constitutionnelles qui visent à supprimer les limites sur le nombre des mandats présidentiels, contredisent les principes démocratiques, réduisent la confiance dans les institutions démocratiques, et sont à la base de soulèvements populaires réprimés de façon sanglante.
Adoptée en 2003, l’actuelle constitution au Rwanda limite à deux seulement, le nombre de mandats présidentiels. En conséquence, Paul Kagame, élu en 2003 et en 2010, ne devrait pas entrer en lice pour les échéances électorales de 2017. En revanche, la nouvelle réforme que doit débattre le parlement, si elle est approuvée, lui donnerait le droit de se présenter pour un autre mandat de 7 ans.
Mais pour les responsables rwandais, cette proposition de réformer la Constitution répond à une demande des partisans de Paul Kagame. Des propos qui rappellent ceux ayant créé les événements de 2014 au Burkina Faso, où le président Blaise Compaoré, a été chassé du pouvoir après avoir tenté d’y rester par le même procédé, arguant lui aussi d’une volonté largement exprimée par ses partisans.
Le Burundi, est également le théâtre depuis des semaines de manifestations sanglantes et d’une tentative de coup d’État avortée, la raison, l’actuel président Pierre Nkurunziza, veut briguer un troisième mandat.
Paul Kagame résistera-t-il à l’envie d’un troisième mandat ou sera-t-il contraint par le peuple à abandonner ce projet ? Les prochains mois s’annoncent d’ores et déjà, chauds à Kigali.