Nigeria : Pénurie de carburant depuis plus d’un mois
Depuis plusieurs semaines, le Nigeria, premier producteur de pétrole en Afrique, est paralysé par une pénurie de carburant. Les activités économiques de la première puissance économique d’Afrique sont considérablement paralysées.
Les premiers à essuyer les conséquences cette pénurie de carburant, n’est nulle autre que les automobilistes. A Lagos, plusieurs conducteurs ont abandonné leur véhicule. De longues files d’attente interminables sont observées dans les quelques stations-services qui disposent encore du liquide.
Le coût de transport a considérablement été doublé. Tandis que, les vendeurs officiels et officieux de carburants font de bonnes affaires, vendant le litre d’essence 140 nairas (63 centimes d’euro) bien au-dessus de la limite légale de 87 nairas. Dans le secteur du transport aérien, de nombreux vols intérieurs ont été annulés et certains vols internationaux doivent atterrir dans les pays voisins pour se ravitailler. Au niveau des banques, les horaires d’ouverture ont été réduits. Les stations de radio ont également limité leurs services, et certaines ont même dû cesser d’émettre.
Cette pénurie de carburant, a été provoquée par un mouvement de protestation des syndicats du secteur pétrolier, qui ont refusé de vendre du carburant pour revendiquer les 200 milliards de nairas (environ 904 millions d’euros), que leur doit le gouvernement nigérian depuis l’effondrement du cours du pétrole.
Les syndicalistes, s’indignent également de la vente, réalisée par une filiale de la société pétrolière nationale, de deux blocs pétroliers à des investisseurs privés, estimant que la transaction n’a pas respecté les procédures officielles et demandant son annulation. Ce, même si Neconde Energy Limited, société privée ayant investi dans un des deux blocs, assure n’avoir commis aucune infraction en achetant 45% de son bloc, dont les 55% restants appartiennent toujours à l’Etat.
Cette crise, intervient quelques jours avant l’investiture du président nigérian entrant, Muhammadu Buhari. Ses partisans voient en cette crise un « sabotage », accusant le gouvernement sortant de n’avoir pas su pas faire face à la crise.