Crise ivoirienne : Que pourront donner les « solutions contraignantes » du Panel ?
Jacob Zuma, Mohamed Ould Abdel Aziz, Idriss Deby, et Jakaya Kikwete ont atterri ce lundi à Abidjan dans le cadre de la mission du panel des chefs d’Etat africains afin de tenter, une énième fois, de mettre un terme à la crise ivoirienne. Grand absent de la délégation, le président burkinabé, Blaise Compaoré, a désisté pour des « raisons de sécurité », étant accusé par le camp Gbagbo d’être pro-Ouattara.
Néanmoins, dans l’après-midi de la même journée, la mission s’est entretenue pendant deux heures, avec le président sortant ivoirien, Laurent Gbagbo, au palais présidentiel. Le mardi, les quatre présidents rencontreront son rival, Alassane Ouattara, à l’Hôtel du Golfe ; après quoi, elle devra soumettre aux deux parties ses propositions devant aboutir d’ici fin février à des solutions « contraignantes ».
En fait, c’est ce dernier mot qui pose problème car ce conflit a connu plusieurs épisodes et, jusque là, la contrainte s’est avérée infructueuse. Dans ce cas-ci, le panel est affaibli d’entrée de jeu, ayant été équilibré lors de sa conception avec, d’un côté M. Zuma, proche de Gbagbo, et, de l’autre, M. Compaoré, proche de Ouattara. Autre tentative de contrainte, c’est l’asphyxie financière : celle-ci également n’a toujours pas ébranlé le camp Gbagbo, lequel a récemment décidé de nationaliser toutes les banques. Enfin, il y a la contrainte de la force militaire, option qui s’est écartée d’elle-même, fort des craintes de guerre civile en Côte d’Ivoire.
Devant tout cela, c’est au peuple ivoirien que devrait revenir le dernier mot, pour bien sortir la Côte d’Ivoire de cette crise. C’est à lui qu’on devrait donner la parole car, du choc des idées au sommet, la lumière tarde à jaillir.