Burkina-Faso : Les hommes de loi bloquent les tribunaux après l’agression d’un magistrat
Depuis mercredi 28 janvier 2015, il n’a pas d’audience dans les tribunaux au Bénin. Les magistrats et personnels judiciaires, ont entamé depuis ce jour une opération de blocage de tous les tribunaux du pays, pour protester contre l’agression d’un des leurs aux abords du palais de justice de Ouagadougou. Le débrayage qui dure déjà près de deux jours, va continuer « jusqu’à nouvel ordre », indique une source syndicale.
Le mot d’ordre de grève a été lancé par le Syndicat burkinabè des magistrats (SBM). Ce mouvement syndicale a appelé à « la suspension de toutes les activités juridictionnelles dans toutes les juridictions, et ce, sur toute l’étendue du territoire national », a indiqué le secrétaire général du SBM, Karfa Gnanou, au cours d’une conférence de presse.
L’on apprend auprès du SBM que l’agression du magistrat pour qui le débrayage est organisé, a été perpétrée par des « démarcheurs« , ou « rabatteurs« , qui proposent aux usagers d’administrations d’accélérer leurs démarches moyennant subsides. Ces derniers apprend-on, ont commis leur forfait pour revendiquer la libération d’un de leurs camarades qui a été interpellé.
Pour le SBM, il faudrait prendre « des mesures urgentes » afin d’assurer « une meilleure sécurité des travailleurs de la justice ». D’ailleurs, pour ce mouvement syndical « Cette situation d’insécurité ambiante dans les palais de justice est inacceptable » et touche à l’indépendance de la justice », s’est indigné le SBM.
En 2011, le corps de la magistrature au Bénin avait été victime d’une autre situation d’insécurité. Des militaires avaient tiré sur le tribunal de Fada N’Gourma pour faire libérer des soldats poursuivis pour des viols. Cette fois la, les magistrats n’avait pas organisé de grève, car ne disposant pas le droit de le faire, mais seulement de se syndiquer. Cette fois, « c’est inacceptable », tranche un magistrat. Et, pour la SBM il faut un déguerpissement « immédiat et sans condition » de tous les démarcheurs » aux abords des tribunaux.