Amertume au Cameroun face aux attaques de Boko Haram
Un responsable militaire camerounais a déploré lundi la passivité de la communauté internationale face aux attaques de plus en plus violentes de Boko Haram dans le nord du Cameroun, se faisant ainsi le porte-voix d’un sentiment de plus répandu au sein de la population.
Les autorités militaires et civiles, et surtout la population locale de l’extrême nord du Cameroun, s’inquiètent de la multiplication depuis plusieurs mois maintenant des attaques de Boko Haram. Les poses d’explosifs, les attaques de véhicules de transports en commun et de bases militaires, les incendies dans les villages et les vols de bétail se succèdent. Le principal axe routier du nord du Cameroun, reliant Maroua à Kousseri, poste-frontière avec le Tchad, désormais sous la menace permanente d’attaques de Boko Haram.
Par crainte des islamistes armés, les villageois habitant les zones situées près des frontières migrent vers l’intérieur de la région. Face à cette situation, une grande partie des Camerounais condamne l’attitude de la communauté internationale et du Nigéria d’où vient cette menace terroriste. Les autorités militaires camerounaises accusent les militaires nigérians de déserter leurs positions en abandonnant leurs armes que récupèrent les islamistes. Elles souhaiteraient également que les Nations unies, en plus de leurs condamnations de la situation dans l’extrême-nord du Cameroun, se décident à agir plus concrètement.
Lundi dernier, d’intenses combats ont éclaté autour d’un camp militaire à Kolofata, à une dizaine de kilomètres de la frontière, opposant soldats camerounais à des centaines d’islamistes venus du Nigéria. Le Cameroun a actuellement déployé plus de 2 000 hommes dans la région, mais des responsables militaires estiment à environ 30 000 le nombre de soldats qu’il faudrait pour mieux contrôler avec une frontière des plus poreuses avec le Nigéria.