Le Jatropha, de l’or vert au Cameroun
Comme beaucoup de pays africains, les coûts élevés des énergies fossiles empêchent le Cameroun de consommer du carburant de bonne qualité. Ainsi, on n’y trouve que du gas-oil de classe 3. Dans une telle situation, la découverte des caractéristiques des huiles extraites des plants de Jatropha, lesquelles sont similaires à celles du diesel, nourrit beaucoup d’espoir de solution et surtout, de convoitises.
De tout temps, les tribus camerounaises ont utilisé le Jatropha à des fins thérapeutiques. Mais, actuellement, la donne a changé, les vertus d’agrocarburant du végétal ayant été révélées au grand jour. « Il y a quatre champs qui sont du Jatropha au Cameroun. Les biocarburants qui y sont produits sont totalement consommés. Il y en a pour 100.000 litres, entre Ntui (Centre) et Ngaoundéré (Nord). C’est encore une situation en expérimentation » déclarait Edouard Neck, chef de service au Ministère de l’Energie et de l’Eau. Financées par des étrangers, ces expériences s’effectuent dans la plus grande discrétion.
Au moment où les ressources en hydrocarbures se font rares, la culture de cet « or vert » peut doublement profiter au Cameroun. En premier lieu, sur le plan énergétique, le développement de cette culture pourra diminuer les dépenses du Cameroun en matière de fourniture en hydrocarbures. Puis, les vertus médicinales que présentent certaines des espèces du Jatropha pourront, si elles sont maîtrisées, être rentabilisées dans le cadre de la pharmacopée camerounaise.
Que des atouts que recèle le Jatropha qui, bien exploité, peut devenir un véritable facteur de développement. Mais, avant cela, il faudra affronter les exigences de sa culture, lesquelles se sont avérées, au fil des expériences, beaucoup moins simples à satisfaire que ce qui se racontait à la découverte des propriétés énergétiques de la plante.