Burkina Faso : Le gouvernement de transition nationalise la première entreprise appartenant au régime Compaoré
C’est la Société de construction et de gestion immobilière du Burkina (Socogib), qui a été choisie par le gouvernement de transition burkinabè pour être la première a être nationalisée. L’annonce a été faite par le premier ministre du Burkina Faso, Isaac Zida, au cours des manifestations organisées Ouagadougou pour le 16e anniversaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, attribué au régime de Compaoré, le 12 décembre 2014.
Cette entreprise immobilière appartenant au cercle de l’ex-président Blaise Compaoré, avait été cédée dans les années 90 à Alizèta Ouédraogo, belle mère du frère cadet du président déchu ; François Compaoré. Une cession qui avait été faite a un « franc symbolique » apprend-on.
Secrétaire de direction et petite commerçante, Alizèta Ouédraogo était devenue sous le règne de Blaise Compaoré, une femme d’affaire puissante et riche. L’on apprend qu’elle avait également racheté pour un autre franc symbolique la Société nationale des cuirs et peaux du Burkina, avant de créer une deuxième société immobilière, Azimmo (Alizèta immobilier) puis de se lancer dans les travaux publics et les services, arrachant souvent de juteux marchés pour ses sociétés.
Cette nationalisation de l’une des grandes sociétés immobilière du Burkina Faso, fait partie des promesses faites par le premier ministre burkinabè a fin novembre dernier.
Plusieurs autres nationalisations d’entreprises sont attendues dans les jours à venir, selon les prévisions du gouvernement de transition Burkinabè. Car pour le Isaac Zida, il s’agit « d’une opération de récupération de certaines sociétés publiques, qui ont été cédées à des privés, et à qui l’Etat burkinabè continue à payer de l’argent ».
Selon le directeur exécutif de Free Afrik, Dr Rasblaga Seydou Ouedraogo, qui s’exprimait sur les antennes de RFI, une cinquantaine de sociétés publiques et para-publiques étaient dans l’agenda de la privatisation au Burkina Faso durant la grosse décennie des années 90, début des années 2000.
Mais aujourd’hui, « toutes les opérations de privatisations réalisées sous la gouvernance de l’ancien président Blaise Compaoré, doivent faire l’objet d’un audit approfondi », soutient-il. L’ex-président Blaise Compaoré, a été chassé du pouvoir par des manifestations de rue le 31 octobre 2014.