Gbagbo en quête de bouffées d’air
Vendredi dernier, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), par la voix d’un communiqué signé Jean-Baptiste Compaoré, son gouverneur par intérim, a menacé de « sanctions » les institutions financières qui collaborent avec l’administration Gbagbo. Par la même occasion, elle a rappelé « aux établissements de crédit de l’Union Monétaire Ouest-Africaine que ses agences sont fermées depuis le mercredi 26 janvier 2011, sur l’ensemble du territoire de la Côte d’Ivoire, jusqu’à nouvel ordre ». Cette mesure avait été prise en riposte à la réquisition des agences bancaires par le camp Gbagbo à la même date. Depuis, le président sortant ivoirien, isolé financièrement, tente de mettre en place un nouveau système bancaire en Côte d’Ivoire.
Mais, à en croire certaines indiscrétions, Laurent Gbagbo ne s’arrête pas seulement à cette manœuvre. En effet, si les portes de l’Occident lui sont hermétiquement fermées, celles de certaines contrées africaines, quant à elles, restent ouvertes. C’est le cas de l’Angola. Ainsi, Justin Koné Katinan, le ministre délégué au Budget de Gbagbo, aurait récemment pris la direction de Luanda pour y négocier un prêt de 100 milliards de FCFA (200 millions de dollars américains) en vue d’honorer les salaires de février de la Fonction Publique. Autre bruit de couloir, l’administration Gbagbo, affichant le désir de s’émanciper de la BCEAO, étudierait la possibilité d’ouvrir un compte en Afrique du Sud afin d’assurer ses transactions extérieures.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que Laurent Gbagbo a plus d’un tour dans son sac, en y puisant, face à l’asphyxie financière, la stratégie du contournement. Malheureusement, celle-ci présente de sérieuses limites du fait que les ivoiriens, peuple dont les intérêts doivent primer, sont frappés de plein fouet par les ramifications de cette crise postélectorale.