Soudan : Arrestation de deux opposants
Le service de renseignement soudanais a procédé samedi soir à l’arrestation de Farouk Abou Issa et Amine Makki Madani, deux militants de l’opposition, qui avaient participé plus tôt dans la semaine à la signature d’un accord réclamant des réformes politiques au Soudan.
Farouk Abouz Issa est le chef du NCF (Forces Nationales de Consensus), une coalition regroupant plusieurs partis d’opposition, tandis qu’Amine Makki Madani est un activiste de la société civile. Selon Siddig Youssif, un responsable du NCF, les deux hommes ont été interpellés à leurs domiciles le samedi à 23H00 locales (21H00 TU), et sont détenus dans un endroit jusqu’alors inconnu.
Mercredi à Addis Abeba (Ethiopie), ces deux opposants ont signé un accord appelant le président soudanais Omar El-Béchir à mettre en place un gouvernement de transition. Cet accord, dénommé « Appel du Soudan », a été paraphé par plusieurs formations d’opposition, dont le parti Oumma, ainsi que des groupes rebelles et des associations de la société civile.
Lors d’une rencontre avec la presse dimanche, le porte-parole du NCF, Mohamed Diaa Eddin, est monté au créneau pour réclamer la «libération immédiate de Farouk Abou Issa et de tous les détenus politiques », soulignant que « la coalition est déterminée à poursuivre son action, malgré ces mesures répressives ».
Pour Mariam al-Mahdi, la chef adjointe du parti Oumma, l’arrestation des deux opposants est une « mesure absurde du régime. Ces citoyens avaient seulement exercé leurs droits à chercher la stabilité, la paix et la transition démocratique », a-t-elle déclaré. Elle a été elle-même été arrêtée en août dernier, après avoir tenu à Paris une rencontre avec des rebelles opposés au président Omar El-Béchir qui est actuellement recherché par la CPI(Cour pénale internationale) pour crimes de guerres et crimes contre l’humanité au Darfour.