Centrafrique : Les résultats des élections éternellement provisoires
Le processus électoral en Centrafrique est loin de toucher à sa fin. Pour cause, mardi et mercredi derniers, trois responsables de la Commission Electorale Indépendante (CEI) sont arrêtés par la gendarmerie à Bangui et à Boganda (Sud) dans le cadre d’une enquête sur le déroulement des élections légistatives à Boganda, comme l’annonçait le rapporteur général et porte-parole de cette institution, Rigobert Vondo : « Le responsable de la commission dépouillement Rodrigue Maïté, le président de la CEI locale de Boganda, et le président du centre de dépouillement de Boganda, ont été placés en garde à vue à la suite de certains faits constatés après le non rapatriement de l’ensemble des résultats de cette circonscription ».
Cette affaire fragilise encore plus la CEI, dont le travail a été, à maintes reprises, acerbement critiqué par l’opposition. D’ailleurs, celle-ci conteste les résultats des présidentielles ainsi que ceux des législatives, car, selon elle, les voix de 1262 bureaux de vote, représentant 25 % du corps électoral, ont disparu dans entre le scrutin et l’annonce des résultats provisoires. Face à ces zones d’ombre, la CEI a décidé de reprendre le vote dans la circonscription de Boganda. Elle a également sollicité le concours de « la gendarmerie pour faire la lumière de cette situation », selon des propos de M. Vondo.
Dans cet état des choses, le Conseil Constitutionnel, ayant déjà dépassé la quinzaine de jours qui lui était impartie, se retrouve hors-délais en ce qui concerne la validation des résultats définitifs. L’appareil étatique centrafricain reste donc bloqué en attendant les conclusions de l’enquête en cours.