Tanzanie : Débat au parlement sur la corruption dans le secteur énergétique
Les députés tanzaniens vont tenir cette semaine un débat sur des allégations de corruption dans le secteur de l’énergie, en dépit des réticences du gouvernement, a annoncé lundi la présidente du parlement tanzanien, Anne Makinda.
Le parlement avait reçu le rapport d’une enquête ordonnée par des députés de l’opposition accusant des hauts fonctionnaires du gouvernement d’avoir frauduleusement autorisé le paiement d’un fonds public de 122 millions de dollars. L’exécutif avait nié ces accusations, et invité l’Assemblée nationale à ne pas en débattre, estimant que cela risquait d’interférer avec 10 affaires en cours devant les tribunaux.
Néanmoins, la présidente du Parlement a indiqué que l’affaire sera bel et bien au menu des discussions de cette semaine. « Le débat parlementaire aura lieu », a-t-elle déclaré , ajoutant que « la session commencera mercredi, et pourrait durer trois jours, en raison de la gravité de l’affaire ». Les députés débattront notamment d’une présentation du Comité des comptes publics.
Selon l’opposition, les 122 millions $ proviendraient d’un compte séquestre détenu conjointement par la compagnie énergétique nationale TANESCO et la compagnie IPTL (Independant Power Tanzania). Ces fonds auraient ensuite été transférés à la société mère d’IPTL, Pan African Power (PAP) en 2013. Un transfert que PAP a jugé parfaitement légal.
Plusieurs bailleurs de fonds internationaux de la Tanzanie ont annoncé qu’ils ne verseront les arriérés de leurs aides budgétaires (environ 500 millions $), que si les résultats de l’enquête concernant cette affaire sont publiés et des mesures appropriées adoptées.
La Tanzanie, pays d’Afrique de l’Est, dispose actuellement d’importantes réserves de gaz, dont le volume s’estime à environ 53,2 trillions de pieds cubes. Cependant, le secteur énergétique est miné par des affaires de corruption entraînant le retard de l’aide internationale.