Tchad : La grogne sociale monte d’un cran
Des manifestations ont eu lieu mardi dans la ville de Sarh, dans le sud du Tchad, dans ce qui est incontestablement une expansion du sentiment de mécontentement qui secoue les habitants du pays depuis plusieurs mois maintenant.
La ville de Sarh, une ville située à 500 kilomètres au sud-est de la capitale N’Djamena, s’est réveillée vers 4h du matin par un concert de casseroles. Des habitants sont descendus dans les rues pour dénoncer à grands cris la pénurie de carburants, la cherté de la vie et pour soutenir des enseignants grévistes qui réclament le paiement de leurs primes. La circulation a été bloquée et les boutiques ainsi que le marché de la ville étaient fermés.
Pas toujours pacifiques, les manifestations ont donné lieu à des jets de pierres de manifestants sur la mairie. Des pneus ont également été brûlés, ce qui a entraîné l’intervention de la police. Plusieurs manifestants auraient été blessés, dont certains grièvement selon le témoignage d’habitants de la ville joints par téléphone.
A N’Djamena également, des groupes de lycéens sont descendus dans la rue dans la matinée pour manifester leur soutien aux revendications des enseignants avant d’être dispersés par la police anti-émeutes. Certains médias locaux ont évoqué le décès de deux manifestants, dont un élève qui aurait été tué par un camion citerne alors que les jeunes essayaient d’ériger des barricades, mais ce bilan n’a pas été confirmé de source officielle.
La situation n’est près de s’apaiser. Selon Radio France International, les notaires, les avocats et les huissiers se seraient également joints au mouvement de grève. De plus, la tentative du gouvernement à la mi-journée pour apaiser les tensions est loin d’avoir eu l’effet escompté. Dans un point presse, le ministre des Finances s’est limité à appeler à maintenir le dialogue avec les syndicats, sans évoquer la cherté de la vie ni la pénurie de carburants.