Côte d’Ivoire :A quand la reprise du procès de Simone Gbagbo ?
Interrogée sur les raisons du retard du procès de l’épouse de l’ex-président de la République, Laurent Gbagbo, la porte-parole adjointe du gouvernement rassure que les choses vont rentrer dans l’ordre.
Après trois années d’instruction, Simone Gbagbo et les quatre-vingt-deux autres prévenus avaient été convoqués, mercredi, devant la Cour d’assises d’Abidjan pour le procès le plus important en Côte d’Ivoire, depuis la fin de la crise postélectorale de 2010-2011.
Ce procès prend néanmoins du retard dans ses préparatifs d’où des interrogations de part et d’autre sur l’appareil judiciaire ivoirien qui, selon des sources officielles, ne serait pas à même de conduire un procès en Cour d’assises.
Selon plusieurs experts internationaux, la justice ivoirienne n’est pas prête à assumer cette tâche, sa désorganisation patente.
En effet, d’un point de vue forme, «des quantités de nullités» vont être opposées au parquet par les avocats de la défense, notamment sur les délais de convocation qui n’ont pas respecté la procédure en vigueur.
Quant au volet fond, l’appareil judiciaire ivoirien, dont les premiers procès d’assises ont repris en juin dernier après douze ans de vide, ne paraît pas en mesure d’affronter un procès fleuve.
Dans cette même perspective, l’analyse de Mamadou Koulibaly, ex-président de l’Assemblée nationale et ancien cadre du FPI sur la Radio France Internationale, rend compte de son scepticisme à propos de ce procès. « Je crois que ce procès a été conçu pour complètement parasiter l’année électorale », a-t-il souligné.
Selon des observateurs, « le régime en place montre sa détermination à mener à terme sa démarche dans l’affaire Simone Gbagbo et ne se laissera nullement intimider par les réactions de l’opposition ou de la société civile ».