Tunisie : De la révolution aux urnes
Alors que le calendrier électoral suit son cours, la Tunisie évalue ses scénarios de réussite et d’échec lors de la transition démocratique. Les acquis comptent à leur actif le vote de la Constitution en janvier 2014 qui garantit un certain nombre de droits parmi lesquels la liberté d’expression. La multitude d’initiatives écloses depuis 2011 montre à quel point cette réalité est vivace : les Tunisiens y ont gagné une capacité à s’organiser, à se saisir des problèmes collectifs sans devoir faire allégeance au parti au pouvoir.
Autre acquis touchant cette fois-ci le volet économique concerne les emplois aidés mis en place par le pouvoir en place en 2011, ainsi que les efforts entrepris en vue d’attirer les investisseurs dans le pays.Selon le chef du gouvernement, Mehdi Jomâa, la Tunisie aura besoin d’au moins trois années de réformes drastique pour relever sa croissance économique.
Quant à ce qui n’a pas marché durant cette transition démocratique, on peut, entre autres, relever la persistance de la corruption et le parasitage. Malheureusement, les efforts des instances anti-corruption ne sont guère armés pour démanteler les cartels et pour transformer des habitudes qui s’enracinent à tous les échelons de l’économie.
Outre ce problème, le côté social présente encore des plaies dans la mesure où la redistribution des richesses du pays laisse encore à désirer. Or, c’est cette mauvaise pratique qui a déclenché la révolution suite au suicide d’un jeune diplômé exerçant comme marchand ambulant.
L’expérience de la Tunisie, unique en son genre, montre que la démocratie peut prendre racine dans un univers arabe. Autrement dit ce pays maghrébin reste une terre d’espoir, un élément de stabilité dans une région tourmentée.