Côte d’Ivoire : Bilan mitigé de la CDVR
Les résultats des travaux de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) sont peu satisfaisants par rapport aux attentes dans le processus de paix en Côte d’Ivoire.
« Le bilan, pour nous, est catastrophique. »,a indiqué Issiaka Diabi (président du Collectif des victimes en Côté d’Ivoire) avant d’ajouter « combien grand est le regret de l’association de constater que la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR), contrairement à ses fondamentaux, a réussi à accentuer l’état traumatique des victimes ».
En clair, la CDVR aurait failli dans sa mission visant, entre autres, à susciter de nouveaux comportements pour parfaire la construction d’une nation dans laquelle la violence sera absente.
Pour rappel, les populations ont connu d’énormes préjudices et souffrances au cours de la décennie de crise politico-militaire, qui a profondément déstabilisé la Côte d’Ivoire. Faute d’avoir été reconnus et réparés, ces préjudices ont entretenu chez les victimes de forts sentiments d’injustice et d’exclusion préjudiciables au processus de réconciliation dans une société ivoirienne profondément divisée.
C’est dans ce contexte et dans la perspective d’une véritable réconciliation nationale qu’a été instituée la CDVR.Après plus de deux années de fonctionnements, cette institution est fortement contestée par rapport à son apport réel dans la mise en œuvre de la paix au sein de la nation ivoirienne. Cet avis n’est tout de même pas partagé par tous les acteurs, notamment le régime en place et ceux qui tiennent les rênes de la Commission .Selon eux, le travail accompli est à saluer et la responsabilité incombe à l’Etat de panser les plaies, d’indemniser et de réparer ce qui a été fait.
Bien que les avis divergent sur le bien-fondé ou non du CDVR, cela n’empêche en rien que la Côte d’Ivoire poursuive sa marche vers la construction d’un Etat fort et démocratique.
