Tchad :Libération de détenus lors du procès Hissène Habré
Dans le cadre du procès de l’ex-président tchadien, Hissène Habré, jugé à Dakar pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, neuf personnes ont été libérées en fin de semaine dernière à N’djamena et accusées d’avoir pris part aux crimes dont est accusé M. Habré. Détenues depuis un an, elles ont recouvré leur liberté en vertu d’une ordonnance du juge d’instruction de N’djamena, Amir Abdoulaye Issa.
Cependant, 21 autres personnes demeurent inculpées pour diverses exactions commises sous le régime de M. Habré : tortures, actes de barbarie, détentions illégales et arbitraires, traitements cruels, assassinats et homicides volontaires. Les 21 accusés travaillaient notamment au sein de la DDS (Direction de la Documentation et de la Sécurité), organe de la sécurité d’Etat, à l’époque des faits.
Hissène Habré a été président du Tchad de 1982 à décembre 1990, date à laquelle il a été renversé par l’actuel président Idriss Déby. Son régime a été marqué par de nombreuses violations de droits de l’homme, en l’occurrence des exécutions sommaires. Selon la commission nationale instituée en 1990 pour enquêter sur ces crimes, 40.000 personnes ont été tuées pendant le règne de M. Habré. Les investigations ont également permis de découvrir aux alentours de N’djamena, de nombreuses fosses communes contenant des milliers de squelettes humains. Cependant, la commission d’enquête estime que ce bilan ne concerne que « 10% de la réalité des crimes commis par le régime de Habré ».
L’ex-président a été arrêté le 30 juin à Dakar, au Sénégal, où il était réfugié depuis sa chute. Depuis il est jugé par les Chambres Africaines Extraordinaires, tribunal spécial créé pour son procès.
Le Tchad a demandé récemment à se constituer en partie civile au procès de M. Habré, mais sa demande a été rejetée par le tribunal.