Djibouti : Un autre assassinat politique
Alors que le 25 août dernier le président djiboutien, Ismail Omar Guelleh, a fait l’objet d’une tentative d’assassinat, on apprend aujourd’hui, qu’un colonel vient d’être la cible d’un franc-tireur.
A-t-on commencé à punir les auteurs présumés de la tentative d’assassinat du président ? La mort de ce jeune commissaire-colonel est-elle un fait isolé ? Voici autant de questions que le peuple djiboutien se pose en ce moment. De toutes les façons le pays va mal, au point que certains y voient plus une lutte mafieuse du type camorra qu’un Etat normal.
Après la tentative d’assassinat du chef de l’Etat au cours de laquelle son médecin personnel a été blessé, un colonel vient d’être assassiné. L’opinion semble attribuer ce meurtre au régime en place. En février dernier, on se souvient qu’une liquidation similaire a été perpétrée contre le commissaire-colonel Nasser Aden Guirreh, jeté d’une fenêtre. Hospitalisé en Nairobi, il avait succombé quelque temps après. Selon les propos du SDS, police politique du régime, le tireur aurait raté le colonel. Ce dernier a signé son décret de mort après avoir permis à l’opinion publique de savoir tout sur la santé du chef de l’Etat et en dénonçant aux services secrets occidentaux la torture et le meurtre des innocents accusés pour l’attentat de mai dernier. Malgré qu’il soit l’époux de la nièce du général inamovible Zakaria, ce colonel n’a pas échappé à la mort.
Que des témoins anonymes parlent aujourd’hui de ces attentats est une bonne chose. Mais qu’on cherche les assassins des victimes et celles des coupables, cela présage une crise beaucoup plus grave. Du reste, on se demande jusqu’où irait Ismail Omar Guelleh pour se maintenir au pouvoir.