Maroc : la génération facebook veille au grain !
En ces temps tourmentés au Maghreb, les médias numériques et les réseaux sociaux ne sont pas à l’abri des tentatives de manipulation par des groupes extrémistes. Au Maroc, les internautes du Royaume Chérifien récemment ont mis à nu une tentative du mouvement séparatiste front Polisario qui voulait organiser via de faux pseudos sur Facebook un appel à manifester dans différentes villes. Sauf que le Polisario a émis un indice qui a mis la puce à l’oreille aux internautes marocains : la date symbolique du 27 février, à laquelle a été proclamée sa création, a été proposée. Une mobilisation massive des cybernautes du Royaume Chérifien s’en est suivie, obligeant la page facebook de ce mouvement à fermer boutique. Les autorités marocaines se sont d’ailleurs publiquement exprimées sur ce sujet via le porte-parole du gouvernement, qui a estimé que le royaume chérifien abordait « avec sérénité » les appels émanant des réseaux sociaux et médias numérique, ayant désormais des mécanismes de dialogue social rodés. Il faut dire que le Maroc est un cas un peu à part dans le paysage maghrébin, Mohammed VI ayant entamé dès son accession au trône en 1999 une série de réformes qui ont fait progresser le dialogue social et la démocratie. Parmi celles-ci, l’on note la création d’une instance équité et réconciliation (IER, chargée de faire la lumière sur les heures sombres du régime), l’abrogation du code du statut personnel qui a ouvert la voie à l’égalité entre hommes et femmes. Son père, le roi Hassan II, jugé autoritaire, avait cependant ouvert la voie en nommant en 1998 l’un de ses opposants « historiques », le socialiste Abderrahmane Youssoufi, au poste de premier ministre, chose qui avait été considéré comme un évènement historique dans tout le monde arabe. Pour nombre d’observateurs dont la centrale américaine CIA , le Maroc ferait partie des pays « les moins exposés » à un risque sécuritaire en ces temps révolutionnaires, de même que les pétromonarchies du golfe.