Nigéria : Grogne des femmes contre la hiérarchie militaire
Au Nigéria, des épouses de soldats ont manifesté leur colère contre la hiérarchie militaire et leur désaccord à l’envoi de leurs maris au front contre le groupe islamiste Boko Haram, un ennemi redoutable, bien entraîné et plus équipé par rapport aux les militaires officiels.
Devant la base militaire de Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno, quelque trois cents femmes de soldats, accompagnées de cinq cents enfants, ont tenté d’empêcher la mobilisation de leurs époux qui doivent reprendre la ville de Gwoza, une localité de cet Etat du nord-est du Nigéria tombée aux mains des combattants islamistes. Durant deux jours, elles ont exprimé leur mécontentement, en brûlant notamment des pneus pour dénoncer le sous-équipement des militaires impliqués dans des combats explosifs contre les islamistes.
Pour ces Nigérianes, c’en est assez de continuer à perdre leurs chers époux. L’une d’elle a déclaré que leurs maris militaires disposent d’armes de mauvaise qualité, qui ne peuvent pas résister à la capacité offensive de la secte islamiste. Des accusations que rejette le gouvernement nigérian.
A Abuja, le porte-parole du gouvernement, Mike Omeri, a déclaré devant la presse que ces mères de familles n’ont pas de crédit pour apprécier la qualité d’armes et de fusils utilisés par les militaires de l’armée nigériane. Cependant, dans les rangs même de l’armée, l’on confirme les déclarations des femmes, qui parlent pour leurs maris. Un militaire a, en effet, déclaré sous couvert d’anonymat, qu’ils sont « effectivement sous-équipés, avec des armes médiocres et des véhicules blindés qui sont hors d’usage ». Les soldats ont déjà dénoncé cette situation à plusieurs reprises. En mai dernier, quelques-uns avaient tiré sur leur commandant, le général-major Ahmed Mohammed, à la caserne de Maiduguri, lui reprochant le meurtre de leurs compagnons d’armes tués par Boko Haram.