Egypte : Dissolution du Parti Liberté et Justice
La plus haute Cour administrative d’Egypte a prononcé samedi la dissolution du Parti Liberté et Justice, le bras politique des Frères musulmans qui replongent donc dans la clandestinité.
Le processus d’élimination des Frères musulmans de la scène politique égyptienne, qui a commencé, il y a un an, avec la destitution du président Mohamed Morsi, vient de connaître ce qui s’apparente à son point final. Cette confrérie ne dispose plus de branche politique, le Parti Liberté et Justice ayant été dissout par la plus haute Cour administrative du pays.
Avant cette décision, la même formation politique avait été déclarée l’année dernière« d’ « organisation terroriste » et ce avec l’entendement d’Abdel Fattah al-Sissi, général à l’époque de l’éviction de Mohamed Morsi à la tête de l’Egypte et désormais chef de l’Etat, qui s’était engagé à « éradiquer » les Frères musulmans au cours de sa campagne électorale. La plus haute instance juridique du pays n’a pas manqué d’arguments pour concrétiser cette volonté .Cette Cour a justifié, dans un arrêté, la dissolution du Parti Liberté et Justice « parce qu’il a violé la loi qui régit la vie des partis politiques ». En réaction par voie de communiqué, les avocats de la branche politique de la confrérie islamiste ont estimé que ce verdict est « un épisode dans la série de la contre-révolution ».
Depuis le 3 juillet 2013 date du départ de Mohamed Morsi du pouvoir, les Frères musulmans ont été victimes d’une répression sanglante menée par l’armée égyptienne dirigée par le général Sissi. Un an après, les militaires et policiers ont tué pas moins de 1 400 manifestants pro-Morsi tandis que plus de 15 000 Frères musulmans ou sympathisants sont actuellement en prison. Comme le président Morsi, quasiment l’ensemble des leaders de cette confrérie sont derrière les barreaux. Bon nombre d’entre eux ont été entraînés dans des procès à l’issue desquels ils ont été condamnés à la peine capitale.