Nigéria : Menace d’une nouvelle guerre civile
Depuis la fin de la « guerre du Biafra » en 1970, le Nigéria n’avait plus connu une situation d’insécurité aussi grave que celle qui prévaut actuellement dans le pays.
Devant la montée en puissance de la secte islamiste, Boko Haram, la recrudescence sans précédent de la violence, et surtout, l’échec total du gouvernement central à assurer la sécurité dans le nord du pays, beaucoup craignent désormais un risque de scission du territoire nigérien entre le nord et le sud. Les critiques se sont de plus en plus manifestées contre le pouvoir du président Goodluck Jonathan, incapable de mettre fin à l’insurrection djihadiste. Les leaders des partis de l’opposition tirent la sonnette d’alarme devant le risque pour le pays de sombrer dans une nouvelle guerre civile.
Lors d’un meeting de l’All Progressive Congress (APC), le principal parti d’opposition du Nigéria, l’ancien président par intérim de ce parti, Bisi Akande, a déclaré, devant des milliers de partisans, que « les violences actuelles dans le pays sont de nature à rappeler les exactions causées lors de la guerre civile du Nigéria. L’Etat fédéral et les troupes gouvernementales font preuve d’une faiblesse inouïe face à Boko Haram, qui ne rassure plus guère les Nigérians quant à leur sécurité ».
Dans les Etats du nord notamment, où la secte islamiste multiplie attentats et enlèvements, les communautés locales se sont résolues à constituer leurs propres groupes d’auto-défense.
De son côté, l’ancien président, Olusegun Obasanjo, regrette le refus du gouvernement de lui accorder son aval pour négocier la libération des jeunes lycéennes enlevées, il y a déjà deux mois, dans l’Etat de Borno. Selon lui, « certaines d’entre ces dernières, risquent de ne plus jamais revoir leurs familles ».
Quant à Atiku Abubakar, candidat malheureux aux élections présidentielles de 2011, il a appelé les Nigérians « à sanctionner Goodluck Jonathan et son gouvernement au prochain scrutin général qui aura lieu en 2015 ».