Burkina Faso : Tensions à la veille de la présidentielle
Les élections de 2015 au Burkina Faso s’annoncent très orageuses à cause des tensions sociopolitiques qui persistent depuis trois ans déjà. De source officielle, l’actuel Président, Blaise Compaoré, aurait l’intention de violer la Constitution pour se présenter à un troisième mandat, aux élections présidentielles de l’année prochaine.
Cette équation relève de l’impossible pour l’opposition qui entend manifester samedi afin de dissuader le régime en place dans la poursuite de son projet pour le scrutin.
Alors que le président burkinabé joue le rôle de conseiller et de conciliateur dans les Etats en crise en Afrique, son pays progresse à grandes enjambées sur la voie de l’instabilité. Les pratiques du régime suscitent davantage de mécontentements sociaux. La majorité au pouvoir prévoit une révision de l’article 37 de la Constitution au profit de Blaise Comparé.
Briguer un troisième mandat revient à imposer aux citoyens les inégalités auxquelles ils sont jusqu’à présent confrontés. Autrement dit, ils seront contraints de revivre des événements comme la répression de l’opposition, surtout si celle-ci tente de saper le travail gouvernemental.
Comparé au Maroc, le Burkina Faso semble encore loin en matière de promotion et de protection des droits de l’Homme.En rappel, lors d’une récente visite au Maroc, la représentante de l’ONU en la matière n’a pas tari d’éloges à l’égard du Royaume chérifien. Ce dernier a accompli de grands progrès depuis 2004, l’année de la création de l’Instance Equité et Réconciliation pour régler les violations et les répressions durant les années de plomb.
Le Burkina Faso n’est pas à l’abri de secousses populaires, qui ont fait chuter d’autres Etats parmi lesquels se compte un nombre important de ses voisins.