Libye : Déstabilisation à la suite d’une offensive militaire d’un général à la retraite
Le colonel Wanis Boukhamada, chef d’une élite d’élite de l’armée libyenne à Benghazi, a annoncé lundi, le ralliement de ses troupes aux forces de Khalifa Haftar, un général à la retraite. A la tête d’une force paramilitaire autodéclarée « Armée nationale libyenne », ce dernier a lancé vendredi ,une opération contre des groupes radicaux dans l’est du pays.
Baptisée « Dignité », cette opération a entraîné des combats, notamment contre les brigades du 17 février et Ansar Al-Charia qui ont fait 79 morts et 141 blessés. Le ralliement du colonel Boukhamada renforce cette action vu que, l’homme est très respecté par la population en Libye, en particulier à Benghazi. Plusieurs officiers de la région orientale, y compris des forces aériennes, ont rejoint cette action. Cet engouement s’explique principalement par les violences attribuées aux groupes radicaux, en particulier à Ansar Al-Charia, qui ont coûté la vie, ces derniers mois, à des dizaines de soldats. Incapables de maîtriser ces violences, les autorités de Tripoli se sont attirées l’hostilité des soldats qui contestent le CGN (Conseil général national), le Parlement de transition libyen.
L’initiative du général Khalifa Heftar est vue d’un mauvais œil à Tripoli où l’homme est accusé de préparer un coup d’Etat, ce dont il se défend. Dans le même temps, le gouvernement intérimaire mené par le Premier ministre démissionnaire Abdallah Al-Theni a proposé lundi, dans le cadre d’un plan de sortie de crise en dix points, la « mise en congé » du CGN jusqu’à l’élection d’un nouveau Parlement. Les divisions persistantes entre forces islamistes et libérales qui composent cette instance, paralysent son fonctionnement. Elles l’ont, à titre d’exemple, empêché de voter jusqu’alors l’adoption du budget 2014.