Le Mali en état de guerre
Le Premier ministre malien Moussa Mara a déclaré dimanche, l’état de guerre du pays contre les « groupes terroristes » qui ont affronté les soldats maliens ce weekend à Kidal, fief des touaregs du MNLA, dans des combats qui ont fait 36 tués.
Les « terroristes » cités sont les touaregs du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) auraient été appuyés par des groupes armés non identifiés. Selon Bamako, parmi les 36 tués, figureraient huit Maliens. La Minusma, la force des Nations unies au Mali, a dénoncé l’assassinat barbare de deux civils et six officiels maliens. Le ministre malien de la Défense Soumeylou Boubèye Maïga, ainsi que l’ONU, ont rapporté qu’une trentaine de personnes sont retenues en otages.
Le MNLA de son côté parle de « prisonniers de guerre » dont le directeur régional de Kidal, un préfet, le conseiller du gouverneur, 24 soldats ainsi que des cadres d’administration. Les autorités maliennes se seraient déjà mises au travail pour obtenir la libération des otages, sans qu’aucune précision ait été apportée sur la manière, et les forces maliennes se prépareraient également à toute éventualité.
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta devrait s’adresser lundi au pays. Mais selon toute vraisemblance, son allocution ira dans le sens des propos du Premier ministre qui s’était entretenu avec lui, juste avant d’annoncer l’état de guerre.
Cette détérioration de la situation politico-sécuritaire au Mali inquiète la communauté internationale au sein de laquelle les appels au calme se sont multipliés. Le département d’Etat américain a appelé toutes les parties en conflit, à s’abstenir de violence avec la libération immédiate des otages. Le CEDEAO (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) et l’Union Africaine, ont invité les parties à la plus grande retenue après avoir condamné les actes de violence à Kidal.