Mozambique : Divergences et convergences avant les présidentielles
Les observateurs ont assisté à des changements brusques au cours des négociations entre le Renamo, principale force de l’opposition et mouvement rebelle, et le Frelimo, parti au pouvoir.
Initialement, les rebelles demandaient obligatoirement une intégration directe à des hauts postes de responsabilité avant d’envisager un cessez-le-feu définitif. Cependant, le dernier virage a été très surprenant. Alors que cette demande n’a pas encore été exaucée, les rebelles ont accepté de réintégrer les forces armées ainsi que celles de la sécurité. Au clair, les hostilités seraient terminées et le grand travail serait actuellement la mise en place d’un processus de normalisation et d’application des grandes lignes retenues lors des négociations.
Néanmoins, certaines grandes questions n’ont pas encore trouvé réponses. Ainsi, le Renamo n’accepte pas encore d’être désarmé avant de réintégrer les forces gouvernementales. Pour les analystes, la décision prise par le Renamo est tactique, vu que les chefs de la rébellion ne veulent pas rater des élections qui approchent. Une normalisation rapide permettrait au mouvement rebelle de présenter son candidat pour les présidentielles et donc de bénéficier du levier constitutionnel pour renforcer ses demandes.
L’exemple de la République démocratique du Congo, il y a 7 ans, a été un cas d’école. Le populaire chef de fil de l’opposition avait boycotté les élections présidentielles. A sa grande surprise, elles ont eu lieu avec le soutien de la communauté internationale.
Il s’agit donc pour le Renamo de ne pas donner l’occasion au Frelimo d’organiser une élection en son absence. Les rebelles de ce mouvement ont repris les armes il y a deux ans, estimant que les nouvelles richesses minières découvertes au Mozambique ne bénéficiaient qu’au Frelimo. La question qui se pose actuellement est de savoir ce que le Renamo fera en cas de victoire remportée par le Frelimo.