Ethiopie : Le projet du barrage de la Grande Renaissance réalisé au tiers
L’Ethiopie est en train de construire, sur le Nil Bleu, la plus grande centrale hydraulique du continent africain. Commencé en 2011, le barrage de la Grande Renaissance est prévu pour être opérationnel à l’horizon à 2017 et son projet est déjà réalisé au tiers.
Selon l’organisation « International Rivers », il faudra compter entre cinq et sept années pleines pour remplir le réservoir dont la capacité est estimée à 70 milliards de mètres cubes d’eau. Comme son nom l’indique, le barrage de la Grande Renaissance représente un symbole de la renaissance éthiopienne et une promesse de grande prospérité pour ce pays. Avec, à terme, une capacité de production électrique de 6 000 mégawatts, il devra permettre facilement de couvrir les besoins énergétiques du pays qui croissent de 30% chaque année, et en même temps de renforcer ses exportations vers les deux Soudan, Djibouti, le Kenya et le Yémen.
On estime à 2 millions d’euros par jour,(730 millions d’euros par an) les revenus des exportations d’électricité qui résulteront des nouveaux projets hydrauliques, à partir de 2017. Avec cette manne financière, l’Ethiopie, qui connaît déjà une croissance économique de 7% par an, est bien partie pour atteindre son objectif de devenir une économie à revenu intermédiaire. En attendant, le barrage de la Grande Renaissance a exigé de l’Etat éthiopien un budget colossal de 4,7 milliards de dollars. Aucun investisseur étranger n’a voulu financer ce projet, et ce en raison des plaintes soulevées par l’Egypte qui voit son unique source d’eau (le Nil) en péril. Du coup, le gouvernement éthiopien a fait un appel à la contribution de la diaspora via l’émission des obligations « barrage ». D’aucuns ont aussi souligné que les citoyens, notamment les fonctionnaires, ont subi des pressions pour souscrire à ses obligations.