Somalie : De gros défis pour le redressement économique
Les vingt ans de guerre civile qui ont déchiré la Somalie et paralysé complètement son système étatique ne sont tout de même pas venues à bout de son économie. Alors que la vie politique reprend un semblant de normalisation, les perspectives économiques ne prédisent pas encore des lendemains qui chantent.
D’après une récente étude publiée par le King’s Collège de Londres, la production économique somalienne a gardé un niveau raisonnable tout au long de la guerre civile. Aujourd’hui, les investisseurs refont leur entrée dans le pays, attirés par les potentialités de ses secteurs prometteurs comme l’agriculture, l’élevage, la pêche, le pétrole et le gaz.
Des secteurs plus innovants, comme celui de la technologie mobile, prennent aussi de l’envol, bien que timidement.
22,5% de la population somalienne sont abonnés au téléphone mobile. Ce qui est bien loin de la moyenne de 84,3% pour de l’ensemble des pays en développement. Mais, cette dynamique encourageante pourrait être le point de départ d’un renouveau pour l’économie somalienne. Le régime de transition politique a inscrit la relance économique parmi les grandes priorités de son programme et espère, à terme, mettre sur pied une économie officialisée, transparente et comparative. Toutefois ce rêve pourrait être longuement irréalisable, tant les entraves et les défis à relever sont considérables.
A titre d’exemple, le gouvernement somalien n’est pas en mesure d’intégrer des systèmes de certification ni de fournir des certificats d’authenticité. Les entreprises implantées sur son territoire ne peuvent donc vendre leurs produits sur le marché l’international, à moins d’avoir recours à des procédures non conventionnelles et très onéreuses.
La Somalie qui ne fait partie d’aucun regroupement commercial régional ni de l’Organisation Mondiale du Commerce, a aussi signé très peu d’accords commerciaux avec des pays étrangers. Il est indispensable pour les gouvernants de renforcer la crédibilité de la monnaie nationale et d’améliorer le climat des affaires dans et Etat.