Centrafrique : Paris prend de court les pays africains.
Prenant part à la conférence des donateurs de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique le samedi 1er février 2014 à Addis-Abeba, Paris a devancé les pays membres de la CEEAC et de l’UA en émettant son souhait de voir se tenir les élections générales en Centrafrique le 15 février 2015.
Il apparaît clairement que la France n’a manifestement pas le désir de prolonger le séjour de la mission « Sangaris », née le 5 décembre 2013 ayant pour but de soutenir la Misca dans la sécurisation et le retour à l’ordre dans le pays.
En attendant le déploiement d’une opération de maintien de la paix en République centrafricaine, la France veut bien accorder encore son soutien à la Mission africaine, du moins jusqu’à ce que celle-ci boucle son budget qui s’élève à quatre cents trois millions de dollars.
En effet, la Misca manque de soutien notamment logistique, d’une capacité aérienne adéquate pour faciliter le transport des troupes et du matériel, surtout de communication en dehors de la capitale Bangui.
En rappel, la Centrafrique traverse depuis le mois de mars 2013 une crise sans précédent qui a paralysé non seulement l’administration, mais également l’activité économique et la libre circulation des biens et des personnes. Les violences intercommunautaires, nées dans le creuset de cette crise, entravent le bon déroulement des missions étrangères dont celle de la France et de la Misca.
Quoi qu’il en soit, il ne s’agit certainement pas d’un abandon de la part de la France vis-à-vis de son ancienne colonie, mais plutôt d’un appel à une gestion concertée de la crise de tous les acteurs régionaux et internationaux.