Centrafrique : Un président de transition contesté
Partis mercredi pour la capitale tchadienne, le trio qui gère la transition en République centrafricaine n’a fait aucune déclaration avant son embarquement à l’aéroport de Bangui.
De sources concordantes, aussi bien le Président de transition que son Premier ministre et le chef du Conseil national de transition ont quitté la capitale centrafricaine les « visages fermés » et sous un « silence éloquent ».
D’aucuns y voient une démission très prochaine des autorités de la transition, particulièrement de son Président. D’autres, par contre, évoquent une interpellation de ces derniers sur la gravité de la situation et sur la nécessité de mieux faire pour contenir les violence et favoriser un retour à la paix.
En effet, l’atmosphère est lourde sur le terrain et le déroulement des événements montre un déficit de contrôle de la part des autorités compétentes du pays. A titre d’exemple, l’administration est paralysée dans son fonctionnement et les populations vivent constamment dans la peur et l’insécurité.
Quoi que la vacance du pouvoir risque de mettre le pays à feu et à sang, l’idée du départ du Président de transition à l’issue du sommet qui se tient actuellement à N’Djamena n’est pas à exclure. Ce dernier est très impopulaire parce qu’il a été porté au pouvoir par une coalition hétéroclite de rebelles musulmans. Depuis lors, la situation de la Centrafrique va en se dégradant. « Si ce gars-là ne part pas, on n’aura jamais la paix », a déclaré un Centrafricain à Jeune Afrique.
Même si le secrétaire général de la Communauté économique des Etats d’Afrique Centrale () dément l’idée d’une démission du Président de la transition, il est aussi vrai que sous pression de la CEEAC, ce dernier s’est engagé à ne pas se présenter aux élections présidentielles de la Centrafrique dont les dates et la mise en place devront être décidées au cours de ce sommet.