Niger : Manifs contre le régime et la corruption
En réponse à un appel de l’opposition, des milliers de Nigériens ont manifesté samedi devant le Parlement. Ils visaient particulièrement la corruption et la dictature pouvoir en place.
Pendant plus de trois heures, les contestataires ont clamé « non à la dictature » ou « à bas le régime » devant le bâtiment de l’Assemblée nationale. D’autres sont même allés jusqu’à brandir l’effigie de l’ancien président Mamadou Tandja, renversé lors d’un putsch en 2010. Comme si cela ne suffisait pas, les leaders de l’Alliance pour la République, la Démocratie et la Réconciliation (ARDR) – un parti d’opposition – ont tenu un meeting juste après les manifestations.
Un véritable signal d’alarme pour le chef d’Etat nigérien Mahamadou Issoufou, élu depuis 2011. Il lui est fait de nombreux reproches dans la gestion de la chose publique. Ainsi, l’opposant et ex-chef du gouvernement nigérien Seïni Oumarou a décrié la montée de la « mauvaise gouvernance et la corruption » face au recul de la « sécuritaire alimentaire » et « du système éducatif et sanitaire ». Il a aussi fait allusion au manque d’indépendance de la presse en déplorant la mainmise du parti au pouvoir sur la télévision et la radio nigérienne ainsi que sur certains organes privés. Et de conclure en évoquant les zones d’ombre qui persistent dans le secteur du pétrole, dont, notamment, en matière de session d’actifs pétroliers à des compagnies étrangères.
D’autres ténors de la même famille politique ont également saisi l’occasion de s’exprimer. L’ancien président nigérien Mahamane Ousmane et le président du Parlement, Hama Amadou, estiment que Mahamadou Issoufou cherche à « diviser les partis dans le but d’imposer une dictature personnelle ».D’après certaines informations proches du pouvoir, le président nigérien, Mahamadou Issoufou se présentera de nouveau aux prochaines élections présidentielles, prévues en 2016.