Cameroun: Fraudes et détournements dans la filière du coton
La Société de développement du Coton (Sodecoton) au Cameroun serait, selon la Commission nationale anti-corruption (Conac), victime de détournements tant sur le plan financier qu’en matière de production.
Alors que le rapport d’activités 2012 de ladite Commission fait état d’une évasion financière d’environ 236,2 millions de dollars, une enquête est ouverte par le directeur général de la Sodecoton afin d’identifier les réseaux qui détournent depuis quelques mois la production cotonnière vers le Nigéria.
La Conac soupçonne certaines entreprises comme la Compagnie cotonnière française (Copaco), la Société des services pour l’Europe et l’Afrique (Sosea) et le Groupement économique des opérations cotonnières d’être « la porte d’évasion financière des ressources de la Sodecoton ». Bien plus que des soupçons, un ouvrier accuse certains responsables de la Sodecoton d’être eux-mêmes auteurs et complices de fraude au sein de la société. « Des hauts responsables…entretiennent un réseau de fraude », a-t-il énoncé dans sa plainte adressée au directeur général.
Toutes ces affaires interviennent alors que le gouvernement camerounais est résolument engagé dans la lutte contre la corruption. En effet, l’année 2013 s’était ouverte par une promesse du Président de la République camerounaise selon laquelle une sanction frapperait tous les fonctionnaires corrompus épinglés par la Conac. Un exemple pratique de la mise en œuvre de cette disposition nous ramène à l’affaire Lya Mohamed, ex-DG de la Sodecoton qui, depuis quelques mois, est incarcéré pour des détournements présumés au sein de la société.
En résumé, la production et la commercialisation du coton au Cameroun sont mises à mal en raison des pratiques illégales des acteurs de la filière. Comme corollaire, à une plus grande échelle l’économie nationale en pâtit et dans un cadre plus restreint, c’est la population qui s’appauvrit de plus en plus.