Centrafrique : Regain de tensions
De sources concordantes, les deux incidents qui se sont produits dans ces dernières quarante-huit heures augurent mal de la pacification de la Centrafrique.
En effet, après les protestations menées hier contre les soldats français, de nouvelles violences ont éclaté ce lundi dans la matinée .La cible étant cette fois les militaires tchadiens et le Président de la transition centrafricaine Michel Djotodia.
Les raisons invoquées sont de plus en plus ,d’ordre sécuritaire. D’un côté, les sympathisants de l’ex-Seleka s’estiment lésés puisqu’ils ne peuvent plus bénéficier de la protection des ex-rebelles. Désarmés et cantonnés par les forces françaises depuis le début de l’opération « Sangaris », ces derniers, de moins en moins opérationnels sur le terrain, semblent abandonner la communauté musulmane. De l’autre côté, à cause des nombreux massacres perpétrés dans leur rang et au milieu de la population, les milices chrétiennes se défendent contre leurs « oppresseurs » qu’ils identifient aux militaires tchadiens. Selon elles, ceux-ci sont complices de l’ex-Seleka.
Cette anarchie qui prévaut en Centrafrique est non sans conséquence sur les populations. Celles-ci sont en proie à la famine, à de nombreuses maladies et ne peuvent bénéficier de soins médicaux nécessaires. Elles sont livrées à elles-mêmes et errent ça et là à la quête d’un espace paisible et de meilleures conditions de vie. Les dispensaires et postes de secours pour les premiers soins sont en carence et les organisations de protection et de défense humaine sont dans l’incapacité d’apporter de l’aide aux nécessiteux faute de sécurité.
En somme, en dépit des efforts déployés par la Communauté internationale pour ramener la paix en Centrafrique, les tensions vont croissantes faute d’un Etat responsable.