Centrafrique : A l’approche des élections
Initialement prévues pour le 26 Avril 2010, les élections en Centrafrique auront lieu, à moins d’une surprise de dernière minute, le 23 Janvier prochain. Les 1,8 million d’électeurs centrafricains se dirigeront vers les urnes non seulement pour choisir le président mais aussi les députés qui vont les représenter. A Bangui, point de chute de la campagne électorale qui s’achève ce vendredi 21 Janvier, c’est l’ébullition totale : casquettes et tee-shirts avec effigie des éligibles, cortège de voitures ou de motos, meetings de soutien, hymnes à la gloire des candidats,… Parmi ceux-ci, trois des cinq présidentiables constituent le club des favoris. Il s’agit d’Ange-Félix Patassé, l’ancien président de 1993 à 2003, son ex-premier ministre Martin Ziguélé, aujourd’hui leader du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain et, enfin, l’actuel président et « l’homme qui a chassé Patassé », François Bozizé. Pour les admirateurs du candidat à sa propre succession, sa victoire ne fait aucun doute, même si il est issu d’un parti politique très jeune, le Kwa na Kwa. A côté de ses grands politiques, Emile Nakombo et Jean-Jacques Demafouth, les deux derniers candidats, espèrent créer la surprise.
Avec l’actuelle crise post-électorale ivoirienne, tout scrutin en Afrique inquiète bien d’observateurs. La Centrafrique ne fait pas exception. Avant même les échéances électorales, l’opposition remettait déjà en question la compétence du numéro 1 de la Commission Electorale Indépendante (CEI), le pasteur Joseph Binguimale, tout en décriant le parti pris de cette institution. En outre, les élections, qui n’ont pu être numérisées, se feront manuellement et ce, faute de moyens, bien que le budget électoral initial (14 millions d’euros) ait été majoré au final (23 millions d’euros). Une occasion de plus pour l’opposition, craignant des fraudes, de râler. A cela se greffe les problèmes liés au délabrement et à l’insécurité des infrastructures de transport, rendant difficile l’acheminement du matériel électoral. Dans ce climat tendu, la CEI se veut rassurante en s’estimant prête pour le scrutin (affichage des 4500 bureaux de vote, bulletins de vote et listes électorales prêts).