Bénin : Meilleures perspectives pour la campagne cotonnière
Actuellement, la production du coton au Bénin n’est plus du tout ce qu’elle était il y a quelques années. De 480 000 tonnes en 2004, elle chutait piteusement pour atteindre les 190 000 tonnes deux an plus tard. De cette situation préoccupante, Boni Yayi, actuel président élu en 2006, profitait pour promettre de mettre en œuvre une stratégie dont l’objectif serait de produire 500 000 tonnes de coton. Ainsi, en 2009, le gouvernement béninois s’engageait, en collaboration avec la Société du développement du coton (entreprise privée de la place monopolisant le secteur) et quelques acteurs du privé, à financer pendant 3 ans, moyennant plus 8,5 milliards FCFA ( environs 18 millions de dollars), un projet de relance de la filière en plus duquel il était prévu d’améliorer la production cotonnière en augmentant simultanément les capacités d’égrenage des usines. Paradoxalement, l’année suivante, en 2010 donc, le coton béninois végétait toujours aux alentours de 150 000 tonnes.
Aujourd’hui, il y a des bonnes raisons d’espérer pour le coton béninois. Lors de la campagne cotonnière 2010 – 2011, 174 023 hectares ont été ensemencés au 31 juillet 2010, environs 30 000 hectares de plus que l’année précédente à la même date (145 244 hectares). Selon les prévisions, la production devrait dépasser la barre des 200 000 tonnes. Cette reprise, bien que timide, est manifestement liée aux mesures prises par le gouvernement béninois, notamment la paie intégrale des arriérés des producteurs pour l’année 2009-2010 et la mise en place de structures en forme de coopératives rurales de producteurs de coton dans le but de favoriser l’assistance mutuelle, de sensibiliser les paysans et de maximiser l’utilisation des financements. Malgré ces signes très encourageants, les acteurs du secteur cotonnier béninois, étant donné que la récolte n’a pas encore eu lieu, ne devraient pas vendre la peau de l’ours trop vite avant de l’avoir tué.