Côte d’Ivoire : Dangote Cemente face à la concurrence
La succursale ivoirienne de Dangote Cemente envisage d’importer un million de tonnes de ciment par an via la plateforme de Sea Invest du port d’Abidjan. Un projet qui ne plaît pas à ses concurrents locaux.
Dangote Cemente n’a vraisemblablement pas envie de perdre de temps. Ainsi, Edwin Devakumar, deuxième personnalité du groupe nigérian Dangote, est d’ores et déjà en discussions avec Sory Diabaté, le responsable local de Sea Invest, la plateforme du concessionnaire belge du terminal minéralier du port d’Abidjan.
L’importation de cette grande quantité de ciment n’est que provisoire pour Dangote .Cette filiale projette de se doter d’une véritable usine. Malgré tout, son ambition n’a pas tardé à alerter 2 autres grands cimentiers de la place, qui comptent bien en contrecarrer la réalisation. Il s’agit de Ciments de l’Afrique (CIMAF) du marocain Addoha et la Société de Cimenterie d’Abidjan (SCA). Leur ligne de défense se base sur le fait que des mesures de protection contre les importations sont en vigueur pour le ciment produit à Lagos (Nigéria).
Certes solide, cet argument pourrait tout de même être négligé compte tenu des importants investissements annoncés par Dangote. En Côte d’Ivoire, ce groupe compte injecter pas moins de 100 millions de dollars dans ses installations. Cela rendra possible une production annuelle de 1,5 million de tonnes de ciment, qui bénéficieront, non seulement la Côte d’Ivoire mais d’autres pays de la sous-région tels que le Burkina et le Mali.
Entre temps, CIMAF n’est pas en reste. A Abidjan, il se dote actuellement d’un centre de broyage d’une capacité annuelle de 500.000 tonnes. Toujours dans la capitale économique ivoirienne, cette entreprise entend installer deux zones de stockage non loin du port.