Malawi : Méfiance des bailleurs de fonds
Le limogeage de plusieurs ministres n’aura pas suffi à arrêter l’hémorragie des deniers publics. L’affaire du cashgate ainsi que d’autres pots aux roses découverts par la suite ont de nouveau fait désister les investisseurs et les bailleurs de fonds. La présidente Joyce Banda se retrouve une fois de plus en situation difficile. L’un de ses grands partenaires, la Grande Bretagne a décidé de suspendre son aide annuelle. Le pays va au-devant de grandes difficultés économiques parce qu’il dépend fortement de l’aide extérieure qui représente environ 40% du budget national. Les détournements des fonds publics ainsi que d’autres malversations ont conduit par le passé à la méfiance des bailleurs de fonds.
Cependant, l’arrivée au pouvoir de la présidente Banda était porteuse d’espoir. Lors de sa campagne présidentielle, elle a mené bataille contre la corruption, le détournement et le gaspillage des fonds publics. La rigueur dans la gestion des deniers de l’Etat était son maître mot.
Pour montrer sa détermination elle est allée jusqu’à mettre en vente l’avion présidentiel, symbole d’irresponsabilité dans la gestion des régimes qui se sont succédé. A son élection, Londres lui avait déroulé le tapis rouge,mais force est de constater que c’est aussi le premier partenaire à suspendre son aide. L’Union Européenne ainsi que d’autres partenaires se tiennent désormais à la porte et pourrait suivre l’exemple de la GB.
Pour les analystes, ce n’est pas la bonne foi de la présidente quant à son objectif de rigueur et de lutte contre le détournement qui est mis en cause, mais plutôt sa capacité à mettre fin aux pratiques de corruption et de mauvaise gestion dans son pays. Le système est tellement ancré dans toutes les sphères du Malawi que des résultats probants demanderaient plus de temps et de fermeté. La pression occidentale serait excessive et pourrait d’ailleurs étouffer ce minimum de bonne foi mis en route par la nouvelle présidente.