RDC : L’opposant Tshisekedi à la tête du Conseil national de transition
La gestion de la République démocratique du Congo (RDC) sera assurée par le pouvoir et l’opposition, qui ont finalement signé sous la médiation des évêques catholique du pays, un accord qui permet au pays de sortir provisoirement de sa crise.
L’accord signé autorise le président sortant Joseph Kabila de demeurer à la tête du pays jusqu’à la fin 2017, en contrepartie de la création d’un Conseil national de transition (CNT) qui est présidé par l’opposant historique, Étienne Tshisekedi et la nomination d’un Premier ministre, issu de sa coalition le Rassemblement.
Les parties signataires ont clairement acté qu’après son second et dernier mandat, Kabila ne briguera pas un troisième mandat, et convenu qu' »aucune tentative de révision de la Constitution ne sera entreprise » pendant la transition. La coalition de l’opposition accusait la majorité de vouloir faire sauter, via un référendum, le verrou constitutionnel qui interdit à Kabila de postuler à la présidentielle prévue fin 2017.
Les évêques catholiques ont promis de trouver rapidement une solution aux cas des prisonniers politiques, particulièrement celui de l’opposant Moïse Katumbi, condamné à trois ans de prison dans une affaire de spoliation d’immeuble et sous la menace d’un procès pour recrutement de mercenaires, mais qui se trouve officiellement à l’étranger pour des soins médicaux.
La crise politique qui mine la RDC, a été provoquée par le maintien à la tête du pays de Kabila au pouvoir depuis 2001, alors que son deuxième et dernier mandat avait officiellement expiré le 20 décembre 2016.
Les 20 et 21 décembre, des heurts avaient opposé les forces de l’ordre à des jeunes manifestants qui entendaient dénoncer ce maintien au pouvoir.
Les évêques se sont déclarés « heureux » d’avoir réussi à « aboutir à un compromis politique inclusif », selon le président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) Mgr Marcel Utembi, qui a affirmé que cet accord avait l’avantage « d’éviter au pays le chaos ».
Le chef de la Mission de l’ONU au Congo (Monusco), Maman Sidikou a salué « l’inclusivité souhaitée (qui) a permis d’avoir ce consensus plus large », suggérant néanmoins que « le travail doit continuer », pour «sauvegarder la stabilité politique en mettant en œuvre chaque point de cette nouvelle feuille de route politique ».